Cette place de marché est la seule autorisée à vendre en ligne des médicaments sans ordonnance en France.
Elle vient de boucler une levée de fonds de 1 million d'euros.
Son fondateur de vingt-sept ans, Nicolas Metairie, a beau être un ancien pilote automobile (catégorie grand tourisme), c'est bien une course de fond que livre Pharmarket pour se faire une place sur le marché français de la pharmacie en ligne. La start-up, qui vient de boucler une levée de fonds de 1 million d'euros, est aujourd'hui la seule disposant des agréments nécessaires pour vendre par Internet des médicaments sans ordonnance, là où 1001Pharmacies ou Doctipharma (Lagardère), par exemple, ne commercialisent que des produits de parapharmacie. En attendant l'ouverture complète du marché, les médicaments sur ordonnance restant aujourd'hui en France interdits à la vente par Internet.
Née d'un projet lancé dès 2012, Pharmarket n'a ouvert son site qu'en mars 2014, le temps de réunir toutes les autorisations. « Nous n'avons pas cherché, comme d'autres, à dynamiter le marché pour précipiter sa libéralisation, explique Nicolas Metairie. Nous voulons faire de Pharmarket la première marque de pharmacie en France en réunissant le meilleur des deux mondes : la sécurité du pharmacien, sans avoir à faire la queue dans les pharmacies. »
Des prix de 10 à 40 % plus bas qu'en officine
La société agit en effet comme une place de marché : la commande est envoyée au pharmacien, qui la gère et expédie au client. Sur les 21.000 pharmaciens existant aujourd'hui en France, 350 sont agréés pour vendre en ligne, dont une cinquantaine travaille avec la start-up. Ce qui lui permet d'offrir un catalogue très large, avec des prix de 10 à 40 % plus bas qu'en officine. Elle promet une livraison gratuite en 30 mn à Paris et le lendemain avant 13 heures moyennant quelques euros dans toute la France. Un algorithme calcule l'offre la plus intéressante en fonction de la disponibilité du produit, du prix, de la distance de la pharmacie et de la qualité du pharmacien (noté selon sa rapidité de traitement des commandes ou son taux de commandes défectueuses).
Pharmarket compte capter dans les cinq à sept ans 30 % du marché ouvert à la vente en ligne, qu'elle évalue à 1,5 milliard d'euros. Son volume d'affaires, qui a quintuplé entre 2015 et 2016, est de « quelques millions d'euros » et attendu à 10 millions fin 2018. La start-up prélève 20 % de frais de gestion sur ces montants. « 95 % des commandes concernaient la parapharmacie en 2014 et 5 % l'automédication, calcule Nicolas Métairie. Aujourd'hui, c'est plutôt 80-20. » Parmi la dizaine d'investisseurs participant à ce tour de table, où le plus petit ticket est de 50.000 euros, le patron de LDLC.com, Laurent de la Clergerie, l'ex-managing partner de Baker McKenzie, Régis Fabre, ou encore le basketteur Tony Parker viennent rejoindre le président fondateur de Cegedim, Jean-Claude Labrune.
La levée de fonds devrait notamment permettre à la start-up, qui emploie 7 personnes, de doubler son effectif d'ici à l'été, en renforçant l'équipe de développeurs après avoir musclé son service client. Le site sera refondu et une application sera lancée cette année.
Alexandre Counis