Selon IDC, le basculement des TPE et PME vers la dématérialisation est proche. Pour preuve, outre l'ordinateur (89 %), une TPE sur deux dispose d'un smartphone. -
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Grâce au cloud et aux applications mobiles, les petites et moyennes entreprises basculent dans l'instantanéité des échanges de données. La dématérialisation des factures accélère le mouvement.
Selon une étude d'IDC pour le compte de Sage, l'éditeur britannique de logiciels de comptabilité et de progiciels de gestion intégrés (ERP en anglais), le basculement des TPE et PME vers le cloud, la mobilité et la dématérialisation est tout proche. Pour preuve, outre l'ordinateur (89 %), une TPE (moins de 20 salariés) sur deux dispose d'un smartphone. Et une sur quatre, d'une tablette tactile. Côté applications hébergées dans le nuage, 26 % des sociétés de moins de 200 personnes externalisent sur Internet leur outil de gestion de la relation client. En revanche, la comptabilité et l'ERP tournent encore à 92 % sur les ordinateurs des TPE. Tandis que 12 % des PME les ont fait passer au cloud. Idem pour la paie (12 % pour les TPE et 13 % pour les PME), qui poursuit son ascension dans le nuage. « Dès que la barre des 15 % sera atteinte pour la comptabilité et les ERP, le basculement des TPE et PME vers le cloud deviendra massif », explique Caroline Peyrat, responsable éditorial de l'Institut Sage.
Outre le cloud et la mobilité, le numérique va trouver dans la dématérialisation des documents (contrats, bons de commande, factures, bons de livraison, cahier des charges…) et des télédéclarations administratives le carburant de son prochain coup d'accélérateur. « Tout particulièrement avec les réglementations relatives à la TVA, qui assouplissent la dématérialisation des factures et la signature électronique, précise Patrick Schuller, directeur commercial et marketing chez Cegedim e-business, qui se réfère à la directive européenne 2010/45/EU du 13 juillet 2010, traduite en droit français par le décret no 2013-346 du 24 avril 2013. Vient ensuite l'ordonnance de juin 2014, qui oblige les fournisseurs de l'Etat et des collectivités territoriales à émettre des factures dématérialisées à partir de janvier 2017 pour les grandes entreprises, de 2018 pour les ETI, de 2019 pour les PME et de 2020 pour les TPE. » Cette ordonnance précise également que la dématérialisation se fera au travers du portail gouvernemental Chorus, qui existe depuis 2013 pour les fournisseurs des ministères - mais sans obligation. Et, selon la loi Macron, il n'est pas exclu que les sociétés privées ne soient obligées, pendant la même période, d'accepter les factures électroniques.
En attente de simplification
Mais rien n'est simple. Côté légal, il y a trois manières légales de dématérialiser. Soit la facture PDF est associée à d'autres preuves de la transaction (bon de commande, bon de livraison, cahier des charges…). En ce cas, pas besoin de signature électronique pour la rendre probante. Soit elle est accompagnée d'une signature électronique délivrée par un tiers de confiance (CertEurope, ChamberSign, Dhimyotis, CertiGreffe, Certinomis…) et il n'y a pas besoin de documents connexes. Soit, enfin, on recourt aux EDI (échanges de données informatisés), qui, depuis longtemps, sont ultranormalisés. « En revanche, il y a presque autant d'EDI que de donneurs d'ordre. Ce qui, pour les fournisseurs, en complexifie l'usage », reprend Eric Wanscoor, président de Qweeby, qui utilise une plate-forme de dématérialisation des factures, à l'instar de Cegedim, Jouve, LocArchives, Provéa, Seres ou Yooz… Ces derniers traduisent tous les formats d'EDI ou autres documents électroniques. Ils proposent un archivage électronique légal avec horodatage, valident les informations de la facture et les extraient pour alimenter l'ERP ou le logiciel de comptabilité du récepteur. Selon l'étude Sage-IDC, 21 % des PME françaises sont ainsi passées à la facture électronique et 14 % souhaitent s'y mettre d'ici de un à deux ans.
Erick Hess, Les Echos