Le gouvernement a sélectionné trois plateformes pour aider les personnes souhaitant se faire vacciner contre le Covid-19 à prendre un rendez-vous dans les futurs centres de vaccination : Doctolib, qui domine le secteur, mais aussi Maiia et Keldoc. Filiale de la Cegedim, Maiia mise notamment sur la téléconsultation pour se développer.
Pour mettre en oeuvre sa stratégie de vaccination, le gouvernement fait appel à Doctolib, qui domine le marché du rendez-vous médical en ligne, mais aussi à deux plateformes moins connues, Keldoc et Maiia. Créée en 2012, Keldoc se spécialise plutôt dans les centres hospitaliers. Maiia est, quant à elle, une filiale de la Cegedim, un mastodonte du secteur de la santé qui fournit notamment aux médecins leurs logiciels d'ordonnances ou de tiers payant.
Créée par la Cegedim en 2018, Docavenue rachète l'un de ses concurrents, RDVmédicaux l'année suivante et se rebaptise « Maiia ». La start-up se fixe pour objectif de développer un nouvel outil d'agendas et de téléconsultation en un an. La nouvelle application est prête en février 2020, quelques jours avant le début du confinement imposé pour tenter d'endiguer l'épidémie de Covid-19. Immédiatement mise à l'épreuve par celle-ci, l'application connaît un « énorme boom » pendant cette période, raconte son directeur produit, Richard Kritter.
« Deux fois moins chère que Doctolib »
Pour se distinguer de ses concurrents, Maiia mise notamment sur la téléconsultation. La start-up permet aux médecins de proposer à leurs patients une téléconsultation sans rendez-vous, dans le cas où un autre patient leur a fait faux bond par exemple. Elle ouvre la possibilité aussi aux utilisateurs de stocker des documents sur la plateforme, de les envoyer à leur praticien ou d'en recevoir. Autre atout de taille, elle bénéficie de la base de clients de la Cegedim, ce qui lui permet de mieux faire le lien entre prise de rendez-vous et logiciels de prescription.
En deux ans et demi, Maiia a beaucoup grandi et compte désormais 160 salariés. « Deux fois moins chère que Doctolib », selon Richard Kritter, elle facture ses services de téléconsultation 69 euros par mois, 119 euros avec la fonction agenda. « Aujourd'hui, pas loin de 20.000 praticiens sont abonnés et plusieurs millions de patients ont déjà créé leur compte sur Maiia », détaille-t-il.
La jeune pousse entend bien profiter de la campagne de vaccination pour se faire mieux connaître. Pour convaincre les centres de vaccination de préférer ses services à ceux de ses concurrents, Maiia a mobilisé 200 personnes, appelant des salariés de Cegedim en renfort. Elle aura néanmoins fort à faire pour rattraper Doctolib, qui a annoncé lundi avoir déjà commencé à travailler avec 150 centres de vaccination sur les 700 prévus par le gouvernement.
Hortense Goulard